Le projet GESTES (Gestion durable transfrontalière des espèces sauvages dans les espaces naturels POCTEFA) a été créé dans le but de promouvoir la protection et la biodiversité afin de concilier la préservation des espèces aromatiques et médicinales et des espaces naturels dans lesquels elles poussent, avec l’exploitation commerciale des ressources sauvages dans les régions participantes (Aragon, Catalogne, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales et Arriège). Les représentants des entités travaillant sur le projet se sont réunis en mars dernier à Matemale (France) pour discuter des grandes lignes d’action de ce projet, qui a débuté en janvier 2024 et durera trois ans.
Il développera trois actions principales : Connaître l’état de conservation des espèces et l’activité de collecte en milieux naturels, proposer une gestion durable et expérimenter la mise en place de cultures, et enfin, diffuser les résultats et sensibiliser les acteurs de la filière et le grand public.
GESTES est cofinancé à 65% par le Fonds européen de développement régional (FEDER) à travers le Programme INTERREG VI-A Espagne-France-Andorre (POCTEFA) 2021-2027, avec un budget total de 1 135 958,19€.
Ce projet est coordonné par le Centre des sciences et technologies forestières de Catalogne et implique également le Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées, le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes, l’Institut technique interprofessionnel des plantes médicinales, aromatiques et industrielles, le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole Ariège-Comminges et le Centre de recherche et de technologie agroalimentaire d’Aragon.
Ce projet vise à concilier la préservation des espèces et des espaces naturels avec l’exploitation commerciale des ressources sauvages face à la surexploitation commerciale actuelle de certaines espèces sauvages, qui compromet la conservation de la biodiversité dans certains écosystèmes naturels de la zone POCTEFA.
Le projet interviendra dans différents domaines de connaissance (écologie, biologie, réglementation, culture, impact social et économie), en proposant des lignes directrices d’exploitation pour les espèces récoltées en plus grand volume ou plus vulnérables, en étudiant la faisabilité de leur culture dans des scénarios agroforestiers et en sensibilisant les différents acteurs de la chaîne de valeur ainsi que le grand public. Sa première réunion s’est tenue à Matemale.
La mise en œuvre du projet permettra d’obtenir suffisamment d’informations pour comparer le cadre juridique qui protège la collecte d’espèces végétales sauvages, aromatiques-médicinales et ornementales, des deux côtés de la frontière afin de proposer de nouvelles mesures qui agissent de manière homologue, mais également de définir des plans de gestion pour les espèces sélectionnées adaptés aux différentes situations et acceptés par les acteurs du secteur, dans un objectif général de de maintenir et de réglementer l’activité de collecte afin qu’elle soit durable.
Parallèlement, des activités et du matériel de formation destinés à différents groupes cibles (gestionnaires de zones naturelles, propriétaires, collecteurs, négociants, etc.) seront également mis en place, et la diffusion sera complétée par des activités visant à sensibiliser les consommateurs à l’importance de connaître l’origine naturel du matériel végétal brut et de savoir qu’il a été obtenu de manière durable.
Une action transfrontalière est nécessaire pour éviter la migration de la récolte vers des zones moins réglementées qui pourraient subir une pression excessive qui engendrerait des dommages aux systèmes agroforestiers.