Dans un contexte d’intérêt croissant pour les produits naturels et durables, le projet GESTES (Gestion durable transfrontalière des espèces sauvages dans les espaces naturels POCTEFA) met en avant le rôle stratégique des plantes sauvages en tant que ressource économique en Espagne et en France. Une étude récente, réalisée par les partenaires du projet, a analysé les circuits commerciaux et le volume d’affaires de cinq espèces clés dans trois territoires : Aragon (thé de roche et valériane), Catalogne (gaulthérie et lentisque) et Pyrénées-Orientales (rodiola).
L’objectif de l’étude a été de comprendre les chaînes de valeur, les conditions sociolaborales, l’évolution du marché et le cadre réglementaire qui régit l’exploitation de ces espèces. Les plantes sauvages ont une grande valeur économique et culturelle, englobant des utilisations en phyto-thérapie, cosmétique, ornementation et alimentation. Cependant, les circuits commerciaux sont divers et présentent des défis importants.
Parmi les espèces analysées, la valériane et la rodiola se distinguent par leur demande internationale dans le secteur médicinal. D’autre part, le lentisque a un usage ornemental étendu mais marqué par l’informalité du travail, tandis que la gaulthérie est confrontée à un ralentissement de la demande et à un manque de relève générationnelle. Le thé de roche reste dans une approche locale, avec un fort ancrage culturel, bien qu’il manque d’une structure commerciale à grande échelle.
L’étude révèle également de grandes différences dans la professionnalisation des chaînes de valeur. Par exemple, la valériane bénéficie d’un modèle mixte de culture et de récolte sauvage, tandis que d’autres espèces comme le lentisque et la rodiola présentent des modèles plus opaques, avec précarité du travail et manque de traçabilité. Ce panorama est compliqué par la précarité du travail de collecte, où de nombreux collecteurs travaillent sans contrats et dans des conditions défavorables.
Malgré ces défis, les plantes sauvages représentent une opportunité pour le développement rural durable, comme le montre le projet du thé de roche en Aragon qui génère de la valeur ajoutée grâce à des initiatives locales. La demande croissante de produits naturels de haute qualité en Europe ouvre également un créneau pour des espèces comme le montre le projet du thé de roche en Aragon qui génère de la valeur ajoutée grâce à des initiatives locales. La demande croissante de produits naturels de haute qualité en Europe ouvre également un créneau pour des espèces comme la rodiola pyrénéenne et la valériane cultivée de manière contrôlée. Des modèles comme celui de la Communauté Valencienne, avec des réglementations spécifiques pour la collecte, peuvent servir de référence pour d’autres régions. En définitive, les plantes sauvages sont une ressource précieuse mais fragile. Leur exploitation nécessite un équilibre entre développement économique, justice sociale et conservation de la biodiversité. La clé réside dans le soutien à des chaînes de valeur éthiques, transparentes et adaptées aux défis du XXIe siècle.